Le Grenier de Clio : Mythologie romaine.

Hygin

Hygin, (Caius Julius Hyginus) né en Espagne ou à Alexandrie vers 67 avant notre ère et mort vers 17 de notre ère, est un auteur et grammairien latin.

Les Fabulae se composent de quelque trois cent mythes assez  grossièrement racontés, et de généalogies sommaires mais précieuses pour connaitre les œuvres d'écrivains grecs qui sont maintenant perdues. La compilation d'Hygin présente de façon simple ce que tous les Romains instruits de l'époque d'Auguste devaient connaître des mythes grecs.

Les XVIe et XVIIe siècles considérèrent les Fables d'Hygin comme une des sources précieuses pour la connaissance de la mythologie. L'œuvre propose une généalogie de dieux ou de héros, du type de celles que devaient savoir un homme romain cultivé. Ces fabulae permettent donc de se faire une idée assez précise de ce que devait connaître de la mythologie grecque, au début de notre ère, le public latin cultivé.

Les Fabulae sont une mine d'information aujourd'hui, quand de nombreuses versions plus nuancées des mythes ont été perdues.

Voici par exemple la fable XXX sur les douze travaux d'Hercule.
1- Alors qu’il était un enfant, de ses deux mains il tua deux serpents, que Junon avait envoyés ; de là vient son nom de premier né.
2- L’invulnérable lion de Némée, que la Lune avait nourri dans son antre aux deux entrées, il le tua, et utilisa sa peau pour s’en envelopper.
3- L’hydre de Lerne, fille de Typhon, monstre aux neufs têtes, il la tua près de la fontaine de Lerne. La force de son venin était telle qu’elle tuait les hommes de son souffle, et si un quelqu’un passait près d’elle pendant son sommeil, elle soufflait sur l’empreinte de ses pas, et il mourait dans des tourments pires encore. Grâce aux indications de Minerve il la mit à mort, la vida de ses entrailles et trempa ses flèches dans son venin ; aussi, tout ce qu’ensuite il atteignait de ses flèches ne pouvait échapper à la mort – et lui-même, plus tard, en mourut, en Phrygie.
4- Il tua le sanglier d’Erymanthe.
5- L’intrépide cerf d’Arcadie, aux cornes d’or, il le ramena vivant sous les yeux du roi Eurysthée.
6- Dans l’île de Mars, il tua de ses flèches les oiseaux du lac Stymphale, qui lançaient leurs plumes comme des javelots.
7- Le fumier des bœufs du roi Augias, en un jour il le nettoya, pour la plus grande partie grâce à l’aide de Jupiter ; en y faisant passer le cours d’un fleuve, il nettoya tout le fumier.
8- Le taureau avec lequel Pasiphaé avait couché, il le ramena vivant de l’île de Crète à Mycènes.
9- Diomède, le roi de Thrace, et ses quatre chevaux qui étaient nourris de chair humaine, il les tua avec son compagnon Abdèros. Les chevaux portaient les noms de Pordagus, Lampon, Xanthus, Déinus.
10- A Hippolyte l’Amazone, fille de Mars et de la reine Otréré, il prit la ceinture de la reine des Amazones ; il donna alors à Thésée Antiopé la captive.
11-. Géryon, le fils aux trois corps de Chrysaor, il le tua d’un seul coup de lance.
12- Le dragon monstrueux, fils de Typhon, qui qui avait pour tâche de surveiller les pommes d’or des Hespérides, il le tua près du mont Atlas, et apporta les pommes au roi Eurysthée. Le chien Cerbère, fils de Typhon, il le ramena des enfers sous les yeux du roi.