Le Grenier de Clio : Mythologie romaine.

Lustration

La lustration (lustratio), est un rite de purification qui a pour but de libérer de toute influence maléfique des groupes (armée, ville...) ou des choses (armes, champs...). Les enfants, les personnes souillées de crime, par la manipulation de quelque cadavre, ou par d'autres impuretés.

La purification se faisait ordinairement par des aspersions, par des processions, et souvent par des lustrations qui étaient regardées comme des sacrifices d'expiation. Mais les lutrations proprement dites se faisaient de trois manières : soit par le feu, le soufre allumé; soit par l'eau qu'on répandait, soit par l'air qu'on agitait autour de la chose qu'on voulait purifier; elles étaient ou publiques, ou particulières. La lustration consiste généralement en une procession autour des bénéficiaires, en prières et en sacrifices. Les animaux sacrificiels (souvent des suovetaurilia, sacrifice d'une truie) sont conduits dans cette procession : ils délimitent ainsi eux-mêmes un cercle magique avant de transmettre, par l'immolation, les vertus qu'ils se voient attribuer.

Le calendrier romain prévoyait de nombreuses lustrations en mars et octobre, la lustration des armes (armilustrium), c'est-à-dire avant qu'elles servent et après qu'elles ont servi (la purification n'ayant pas les deux fois la même signification); en mai, lustration des champs (ambarvalia); début février, lustration des villes (amburbium), etc. De même, avant chaque bataille, l'armée est purifiée ; et, tous les cinq ans, le cens se termine par une lustration du peuple rassemblé sur le champ de Mars : le cortège des souvetaurilla tourne trois fois autour de lui : cette lustratio populi quinquennale s'appelait le lustrum.

Le dies lustricus est le jour où l'on faisait une lustration sur un nouveau né qui se déroulait neuf jours après la naissance d'un garçon et huit jours après celle d'une fille. La lustration des enfants se faisait d'une manière toute particulière. Une femme est debout, tenant une branche de laurier dans sa main; une prêtresse agenouillée au bord d'un fleuve, y puise de l'eau et à côté se trouve un enfant à moitié nu. De trois petits amours qui sont représentés, l'un est debout sur un autel, l'autre en tombe, comme s'il était mort après la cérémonie, et le troisième regarde par-dessus le mur un jardin qui parait être les Champs Élyséens; image qui pourrait signifier que c'est un enfant mort avant la cérémonie.
Dans les lustrations des troupeaux, chez les anciens Romains, le berger arrosait avec de l'eau une partie choisie du bétail, brûlait de la sabine (espèce de genévrier), du laurier et du soufre, faisait trois fois le tour de son enclos ou de sa bergerie, et offrait ensuite à Pales du lait, du vin cuit, du gâteau ou du millet. Pour ce qui concerne les maisons particulières, on les purifiait avec de l'eau et des parfums composés de laurier, de thym, de genièvre, d'olivier, de sabine et autres végétaux semblables.