Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Sithon

Sithon est le roi de Thrace qui a donné son nom à la Sithonia, une des trois péninsules de la Chalcidique.

Sithon
Sithon , mi homme, mi femme

Ses origines ne sont bien établies car il passe soit pour un fils d'Arès et d'Anchiroé (?), fille de Nilos, soit pour le fils de Poséidon et de la nymphe Ossa.

Il épousa la nymphe Menteis ou la fille de Nilos, Anchinoé, dont il eut deux filles du nom de Rhoetéia et Phallène.

Phallène était une bien jolie princesse et les prétendants étaient nombreux à vouloir l'épouser. Pour les départager Sithon promit la main de sa fille et son royaume à celui qui serait capable de le vaincre. En vieillissant il modifia les règles de façon que les prétendants se combattent entre eux.

Un jour il resta seulement deux prétendants, Dryas et Cleitos, qui devaient se combattre sur un char. Mais Phallène était tombée amoureuse de Cleitos et devant son chagrin de le voir mourir son précepteur soudoya le cocher de Dryas pour qu'il enlève les clavettes des roues. Au beau milieu de l'attaque les roues se séparèrent du moyeu et Dryas fut tué.

Sithon fut outré des manigances de sa fille et voulut la sacrifier sur le bucher funèbre de Dryas. Mais ce jour la Aphrodite apparut dans toute sa splendeur et déclencha un orage qui éteignit les flammes.

Cleitos et Phallène se marièrent. Phallène fonda une cité qui porte son nom et après la mort de Sithon ils héritèrent de son royaume. On remarquera que ce récit est très proche de celui d'Œnomaos, et d'Hyppodamie.

Dans les Dionysiaques de Nonnos, Sithon est amoureux de sa fille et fait tuer ses prétendants les uns après les autres jusqu'au jour où Dionysos en personne vint participer aux joutes. Toutefois il demanda de combattre contre la jeune fille elle-même. Le combat ressembla bien plus une scène de séduction voire d'amour qu'à une scène de lutte. Sithon arrêta la joute mais Dionysos le tua d'un coup de Thyrse vengeant ainsi la mort de tous les anciens prétendants.

« Jeune fille, ne pleure pas ton père aux malheureux amours; jeune fille, ne pleure pas l'ennemi de ta virginité : quel père s'est jamais uni à l'enfant qu'il fit naître? Cesse de gémir en vain sur le trépas de Sithon dont se réjouit Dicé. Libre désormais et affranchie, elle allume de ses mains de vierge le flambeau de l'hymen, bien qu'il lui soit étranger; elle célèbre ton union en voyant expirer un autre Œnomaos. Œnomaos meurt, et Hippodamie se console de la perte de son père avec l'époux qu'elle vient d'élire. Quant à toi, jette aux orages le souvenir honteux de la passion d'un père à qui tu viens d'échapper, et jouis de ton alliance avec le dieu du raisin. Ai-je besoin de l'apprendre que l'odieux amour de Sithon, et ses refus de ton mariage quand il égorgeait ses gendres sous sa pique sanguinaire, allaient te laisser vieillir dans l'inexpérience de Vénus, et interdisaient pour jamais l'approche de ta couche virginale? »
Nonnos, Dionysiaques 48

Cependant ces deux récits n'expliquent pas la petite remarque d'Ovide: «Je ne vous entretiendrai pas du double sexe de Sithon.»

❖ Filiation

?
Ossa
Arès
Poséidon
SITHON
Epouse Enfants
Anchinoé Rhoetéia,
Phallène.