Le Grenier de Clio : Mythologie grecque.

Médée

Médée, fille d'Æétès, roi de Colchide, et de l'océanide Idyie dont le nom signifie aussi rusée et savante.

Médée
Médée rajeunissant Æson
Corrado GIAQUIONTO (c.1760)

Très tôt, Médée, comme sa tante Circé, devint une magicienne habile et une prêtresse d'Hécate.
Quand les Argonautes débarquèrent en Colchide, pour conquérir la Toison d'or, ils se heurtèrent à l'hostilité du roi Æétès, gardien du trésor. Cependant ils reçurent l'appui de Médée, la fille du roi, qui s'était éprise de Jason.

Experte en magie, elle donna à son amant un onguent dont il devait s'enduire le corps pour se protéger des flammes du dragon qui veillait sur la Toison d'or. Elle lui fit aussi présent d'une pierre, qu'il jeta au milieu des hommes armés, nés des dents du dragon : aussitôt, les guerriers s'entre-tuèrent et le héros put s'emparer de la Toison.

Pour remercier Médée, Jason lui proposa de l'épouser. La magicienne s'enfuit alors avec lui, et, afin d'empêcher Æétès de les poursuivre, elle tua et découpa son frère Absyrtos, dont elle sema les membres sanglants sur sa route. Parvenue à Iolcos en Thessalie et reçue en grande pompe, par amour pour Jason, elle se livra à toutes sortes de crimes.

La toison d'or
Médée jetant son frère à la mer
par Herbert DRAPER, 1904
© Bradford Art Galleries GB

Ainsi, elle incita les filles de Pélias, sous prétexte de le rajeunir, à tuer leur père, à le découper en morceaux et à le jeter dans un chaudron d'eau bouillante. Aussi, chassés par Acaste, le fils de Pélias, les deux époux se réfugièrent à Corinthe, où Médée donna le jour à deux fils, Phérès et Merméros.

Au bout de quelques années de bonheur, Jason abandonna Médée pour Créüse (appelée aussi Glaucé), la fille de Créon, roi de Corinthe. Répudiée et bafouée, Médée médita une vengeance exemplaire. Elle offrit à Créüse une tunique qui brûla le corps de la jeune épousée et mit le feu au palais ; puis elle égorgea ses propres enfants.
Après ces crimes, elle s'enfuit à Athènes sur un char attelé par deux dragons ailés, et épousa le roi Egée, dont elle eut un fils. Bannie par Thésée, qu'elle avait vainement tenté de faire périr, elle retourna enfin auprès de son père en Colchide et, selon une tradition, descendit aux Champs-Elysées, où elle s'unit à Achille.

Médée
Médée (1889)
© Evelyn de Morgan

Médée, la colchidienne, apparait plusieurs fois dans la littérature.

Pindare tend avant tout à glorifier Jason, qui est un demi-dieu, comme les autres Argonautes. Pindare le représente comme un jeune héros, beau, valeureux, qui n'a pas de peine à inspirer à Médée le désir de voir le pays où il vit. Ce n'est cependant que grâce à l'intervention d'Aphrodite, grâce aux formules magiques qu'elle lui apprend, que Jason se rend maître du coeur de Médée et qu'il lui ôte le respect de ses parents.

Euripide a choisi de ne pas mettre en scène la magie, mais la virtuosité avec laquelle Médée, l'étrangère, parle les mots des Grecs, pour tuer.

Sénèque donne l'une de ses plus belles tragédies, écrite entre 63 et 64 de notre ère. L'amour et la passion y conduisent insensiblement à l'acte le plus inhumain : l'infanticide.

Pierre Corneille : Médée est une tragédie en cinq actes, représentée pour la première fois en 1634.

Hilaire de Longepierre : Médée, tragédie française, (1694).

Jean Anouilh : Médée, est une pièce d'un seul tenant écrite en 1946.

❖ Arts antiques

Médée rajeunissant le bélier
Médée rajeunissant le bélier
Hydrie à figures rouges (c.-480)
(© British Museum)
 
Médée sur son char
Médée sur son char tiré par des serpents
Cratère lucanien à figures rouges, IVe siècle
© Cleveland Museum (Ohio)
Médée sur son char
Médée rajeunissant le bélier devant Pélias
Hydrie à figures noires n° 275768001
© British museum, Londres

❖ Filiation

Idyie Æétès
MEDEE
Époux* / amant Enfants
Jason Merméros
Phérès
Eriopis
Alcimenes
Thessalos
Tisandros
Médos (?)
Egée Médos (?)
Achille -